1. En matière de deuil, la Halakha distingue l'enfant viable –qui, même décédé a le même statut qu'un adulte-de l'avorton (néfel)= fœtus non viable pour lequel aucune règle de deuil n'est prescrite.
A moins d'être certain que l'enfant est né après neuf mois complets de gestation (cas théorique d'un mari qui n'aurait eu avec son épouse, en tout et pour tout, qu'une seule relation), un enfant n'est réputé viable qu'après trente jours de vie. Dans le cas d'un décès survenu avant ce cap, il y a doute sur la viabilité de cet enfant, et dans le doute les règles de deuil (shiva, kadich, etc) ne s'appliquent pas.
2. Par contre, même les « avortons » doivent être enterrés, bien que laMitsva d'inhumation de la Tora ne s'applique pas dans leur cas ; les raisons qui motivent cette obligation sont diverses : injure faite au genre humain si on laisse découvert ce « petit bout d'humain » ; défense d'en tirer profit ; crainte qu'un cohen ne devienne impur à son contact ; lui permettre de prendre part à la résurrection. (Hormis ce dernier argument, une incinération serait aussi valable qu'une inhumation.)
3. Dans tous les cas, on a coutume de donner un nom hébraïque au bébé : cela aussi est supposé favoriser sa participation à la résurrection. S'il s'agit d'un garçon, on le circoncit devant la tombe (l'ablation du prépuce suffit, le dévoilement du gland n'est pas indispensable)
4. En pratique, le plus simple est de faire appel à la hévra kadicha de l'endroit qui prendra tout en charge. La présence des parents n'est nullement requise, ni recommandée.
Pour éviter à la famille des frais inutiles ( cercueil, concession), il est tout-à-fait possible de déposer le fœtus dûment enveloppé dans la tombe d'une personne qui est inhumée ce jour-là.
M.Gugenheim
Grand Rabbin de Paris